Le volcan qui nous parle

Bali,la terre des Dieux comme elle est surnommée, est une île volcanique. Sa grande fertilité et sa capacité à être entièrement autonome vient de la grande richesse de ses terres, de ses multiples écosytèmes ainsi qu’au savoir-faire balinais. De plus, les volcans sont à l’origine d’un dense réseau de cours d’eau, essentiel à la culture et à la vie. Les balinais ont développé une méthode d’agriculture qui était, jusqu’à la hausse du touriste, en parfaite harmonie avec la nature. Par exemple, les canards servent d’insecticides dans les rizières en mangeant tous les insectes nuisibles à la culture. Toutes les rizières sont travaillées à la main avec parfois l’aide de bovidés, sans aucune machinerie qui compacte le sol ni pétrole qui pollue l’eau. Une chose que les Balinais n’oublient jamais : n’importe quand, les volcans Batur et Agung peuvent se réveiller.

 

Bali dort sur le dos d’une puissance de la nature sous-estimée et méconnue pour le commun du touriste. Ses volcans sont d’une puissance tellement destructrice et ne font que sommeiller.

 

À trois reprises, j’ai gravi le volcan Batur, qui est le cousin du volcan Agung à Bali. Une montée de nuit pour assister au splendide lever de soleil. Au sommet, nous faisons cuire un oeuf à même le sol, nous rappelant le calme éphémère de ce bout de terre bouillonnant sous nos pieds. Le soleil se lève derrière le volcan Agung. La vue est splendide. Le soleil semble flotter au milieu du ciel. Ce qui surprend après l’hypnotisante apparition du soleil, c’est cette épaisse couche de lave recouvrant le sol et entourant un temple en plein centre. Cette coulée remonte à son éruption de 1963. La vision de cette marée noire ne laisse personne indifférente. Elle nous rappelle que les volcans n’ont pas dit leurs derniers mots.

 

Lors de mes passages sur les terres sacrées de Bali en Indonésie, j’y ai vu la drastique transformation touristique et tous les inconvénients que cela apportent. La destruction des terres fertiles pour la construction de masse d’hôtels de luxe avec tous les rêves d’enfances à notre portée. Des piscines d’eau salée chauffées à quelques mètres de la mer… L’augmentation du plastique jetable…( pour maintenant redevenir une Île sans sac de plastique ENFIN!) Tout pour plaire aux touristes de luxe quoi! Que dire de ce manque de respect des touristes face à des traditions sacrées et de l’américanisation des villes…..

 

L’avènement des réseaux sociaux et de l’internet influencent les jeunes qui veulent ce que l’on retrouve en occident. Les balinais sont pourtant un peuple ayant conservé des traditions millénaires et un respect envers la nature et entre les diverses religions qui cohabitent sur l’Île. Ils sont un exemple pour plusieurs points.  C’est désolant de réaliser à quel point, l’appât du gain peut même pervertir les peuples les plus traditionnels.

 

Voilà qu’Agung vient d’entrer en éruption à Bali.  Comme si l’île, cette terre des Dieux venait à dire aux Balinais de réfléchir de ce qu’ils font de leurs terres et de leurs fragiles écosystèmes et à la terre entière, que l’on ne saccage pas la terre sans avoir des représailles.

Respectons notre Mère-Terre.


Répondre à Christiane g Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *